Nous sommes au maximum 45000 à peut-être adhérer au concept de la société "Conservateurs, socialistes, démocrates"...
Notion innovante, mais malgré les motivations, du fait du flou artistique entretenu par FB lui-même, quelle sera la pérennité de cette notion ? Je n’ai pas du tout l’impression que les mentalités changent et vu de l’extérieur, le conglomérat que nous sommes, avec des sensibilités politiques et sociétales différentes, sans structure et même sans organisation et navigant dans le virtuel, est peu crédible.
Comme l’enfer, nous sommes pavés de bonnes intentions... cela suffira-t-il ? J’avoue m’interroger et lorsque j’analyse la position de François Bayrou au Conseil National du 10 juillet, cela ne me rassure pas.
En effet cette réunion du bureau politique fut consacrée à un échange de points de vue entre les participants. Voici la synthèse
- Analyse de la situation politique par F. Bayrou.
Il a reprit la même introduction de la réunion qu’à Toulouse.(Cf. le site www.bayrou.fr)
- satisfaction d’être passé de 5 % dans les sondages de septembre 2006 à près de 19 % au 1er tour
- il considère que les repères traditionnels de la vie politique se sont évanouis.
- Il y a besoin d’une vision fédératrice pour l’avenir afin d’agrandir le parti et assurer l’élection de 2012 et c’est ce que viennent chercher les nouveaux adhérents.
- Critique de N. Sarkozy sur au moins 2 points :
o Rien n’est fait pour réduire la dette, au contraire le déficit budgétaire va augmenter de presque 50 % après les nouvelles mesures annoncées.
o Une société où l’on parle de réconcilier la France avec l’argent ne correspond pas à nos valeurs.
- La vie politique s’organise désormais autour de 3 pôles :
o Conservateur (incarné par l’UMP)
o Socialiste
o Démocrate.
C’est la vision de 45000 adhérents et une notion compréhensible et assimilable actuellement par sans doute environ 500 000 personnes sur 44 millions d'électeurs
- Les législatives ont été rendues difficiles
o En raison du départ des députés UDF
o En raison de la fuite des électeurs du centre droit après la prise de position de FB entre les deux tours, ce qu’il reconnaît lui-même
o En raison du vote utile pour une majorité présidentielle (vote de droite) ou pour un contrepouvoir fort (vote de gauche).
o En raison aussi de la faible notoriété de la plupart de nos candidats. Mal choisis par les responsables parisiens qui se sont contentés d’écouter les « pistonneurs » locaux
- François Bayrou affiche sa ferme volonté de travailler désormais avec tous ceux qui étaient candidats aux législatives et qui pour la plupart avaient été invités à participer à ce bureau politique. Il y a là contradiction entre ces deux phrases qui se suivent ! La demande que l’on ressent au niveau du MoDem serait plutôt d’un choix de nos représentant par les adhérents. Peut-on nous imposer la tutelle de candidats désignés on ne sait par qui et qui plus est n’ont pas même la légitimité des urnes pour gérer les circonscriptions ?
- Question essentielle : Pourquoi nous engageons-nous en politique ? réponse : Pour défendre des idées, des convictions, des valeurs, seul investissement qui vaille pour l’avenir. Modèle évoqué le général de Gaulle en 1946.
- Optimiste, François Bayrou estime que les 4 élus de l’UDF-Modem a l’Assemblée Nationale ne devraient pas rester seuls trop longtemps et pourraient être rejoints par le retour de certains UDF, mais selon sa propre formule, il ne sait pas si c’est un vœu pieux eu un souhait profond. En effet, on peut partager son doute, avec 4 élus indépendants de tout groupe il ne faut pas s’attendre à être écouté. Actuellement François Bayrou « rallonge la sauce » et tient un peu les médias en haleine (encore que...) en faisant trainer les échéances jusqu’à la fin de l’année, mais après le congrès fondateur et le nouvel éclatement qui ne manquera pas de se produire si le choix est fait d’un mouvement unitaire et non fédératif, je doute que François Bayrou continue à occuper bien longtemps le devant de la scène, les médias « l’oublieront » !
- Les principaux RDV à venir
- Construire une « maison nouvelle » pour réunir les UDF et les Modem.
- 4 axes de réflexion et chantiers :
o Définir une charte des valeurs (ce que nous voulons et ce que nous ne voulons pas).
o Charte éthique et de comportement (en réponse à la déception et la blessure causée par ceux qui ont changé de camp) Malheureusement, des déceptions nous en aurons (nous et les autres) encore, hormis avoir l’ambition de changer la nature humaine ! En outre, cette notion autoritariste ne cadre pas pour moi avec la Liberté et la Démocratie !
o Ecrire un nouveau projet de société (adapté au monde sans frontière, dominé par le capitalisme et la financiarisation des échanges, s’appuyant sur l’édification d’une Europe politique) Là encore veux pieux fort respectables, mais avec uniquement 4 députés (et 7% des suffrages), soyons réalistes : ce ne serons pas nous qui changerons la société, les orientations de la politique et de l’économie françaises... et européennes
o Définir de nouveaux statuts pour notre parti pour tenir compte du changement profond de la nature des liens qui unissent des militants à leur mouvement politique ; permettre à chacun de participer et garantissant à tous d’y trouver une place.
François Bayrou défend l’idée d’un mouvement unitaire dans lequel chacun puisse défendre ses idées mais reconnaît qu’il puisse y avoir des oppositions fortes. Le second probléme que soulève le mouvement unitaire est le devenir du nom "UDF", en cas de dissolution par F. Bayrou le Nouveau Centre risque de s'en emparer ! Il souhaite que l’on puisse trouver un équilibre entre la base et le sommet, reconnaissant toutefois que le bon processus est difficile à trouver et reste à inventer, remarquant aussi que la base n’a pas toujours raison, notamment lors des investitures où la vision du sommet est préférable… Ce qui nous amène à penser que les investitures se feront comme avant : suite à des sympathies, des moyens de pressions..., localement, on « pistonne » Mme, Melle ou M. XYZ, on fait remonter à Paris (qui par confiance ou par sympathie ou inimité) va valider ou invalider la candidat. Tout cela dans le dos du militant de base mit devant le fait accompli !
Sur ces 4 axes de réflexion, il y aura des « groupes de réflexion » sur internet. Les internautes ne représentent qu’une infime minorité privilégiée : par l’âge ou la capacité d’utiliser l’outil, les moyens financiers (achat de matériel et abonnement), la situation géographique (ADSL ou pas), la disponibilité, le niveau d’étude (quand on maitrise mal l’écrit on est plus gêné d’écrire alors qu’en réunion publique on se lance dans le feu de la discussion). Cette ségrégation anti démocratique me gène
Rappel des échéances :
12 juillet au 12 septembre : actes de préparations
13 au 16 septembre : Journées de Seignosse : « Quel parti nous voulons ? »
Fin octobre ou début novembre : Congrès de l’UDF qui décidera de son avenir, suivi du Congrès fondateur du Modem. Ce calendrier nous amène donc en fin d’année soit 3 petits mois avant les échéances électorales locales, ce qui signifie que de toute façon, les candidats « officiels » pour les cantonales et les municipales seront adoubés dans une période de flou politique tant au niveau de l’UDF que du MoDem et donc par « copinage » et sans l’avis de la base une fois de plus !
- Echéances électorales
- Présence de notre mouvement la plus large possible aux élections locales à venir.
- Question des alliances à définir au plus tard pour l’automne. Tout le monde est persuadé qu’il faut des alliances. La stratégie d’alliance doit être clairement définie et portée à la connaissance des électeurs.
- Il y a des élus locaux plus près de nous que d’autres ; il faut établir des critères précis et clairs pour définir qui est près de nous, mais cela ne dépend plus de l’étiquette politique.
- Un comité national sera mis en place, il sera chargé de centraliser les propositions et de valider les alliances dans chaque ville. Cela signifie deux choses : la première est que statuts et organigramme sont déjà en train de se mettre en place, par ailleurs, sur quels critères, quelle connaissance le Comité National sera-t-il en mesure de décider ??? Je ne pense pas que le Saint-Esprit fasse en permanence du vol géostationnaire au dessus de la rue de l’Université !!! Dans chaque département un groupe de référents sera également mis en place pour préparer les municipales. Là encore, selon quels critères car personne n’a encore jugé opportun de nous expliquer comment les référents départementaux ont été désignés.
J’avoue que ce dernier paragraphe plus particulièrement ne lasse pas de m’inquiéter. Le trop est parfois l’ennemi du bien.
J’admets qu’il faille des structures, une organisation, mais déjà, le principe de la Charte éthique me gênait un peu... il y a un côté « surveillance de chacun par les autres » au travers de la Charte et risques de suspicions pour un oui et pour un non qui alertent mon esprit libertaire, à quand les gardes rouges et les Vopos de la pensée.
A cela on ajoute des référents locaux désigné par Paris pour préparer les élections. Or d’expérience je le répète, on ne sait pas qui et sur quels critères a désigné les référents départementaux et force est de constater qu’ils sont certes pleins de bonne volonté, mais qu’ils n’ont aucune connaissance de la vie politique et, ce qui est plus grave encore, des institutions.
Il a été dit que pour pallier à cela une formation leur serait donnée : un parti qui forme ses futures cadres, ça ne vous évoque rien ???
Les nazis (que l’on place à droite) et les soviétiques (que l’on place à gauche) l’ont fait.
... un partout la balle au Centre ?