Le Nouveau Centre-PSLE ?... tentative de décryptage.

Aujourd’hui, les journaux foisonnent d’articles sur la création par les députés transfuges de l’UDF et qui au résultat des présidentielles se sont sentis la fibre UMP, d’un nouveau parti : le Nouveau Centre (nouveau nom du «Parti social libéral européen» (PSLE) et qui serait susceptible de changer). Ce parti, nous le comprenons à pour but de concurrencer l’UDF-MoDem dans son électorat. Pour justifier de leur position félonne, la meilleure défense étant l’attaque, ils tentent de nous persuader que c'est François Bayrou qui les a trahis en déclarant sans concertation entre les deux tours qu'il ne voterait pas pour Nicolas Sarkozy. Tous ces élus qui lui étaient jusque là fidèles affirment que François Bayrou leur avait promis de dire : "Je laisse mes électeurs libres de leur choix". Cette formule aurait permis à chaque député sortant UDF de se déterminer, en fonction des données de sa circonscription, pour ou contre Nicolas Sarkozy. Les députés UDF ralliés à Nicolas Sarkozy ont donc confirmé, lors d'une réunion dans les locaux de l'Assemblée nationale, leur volonté de créer une nouvelle structure au sein de la majorité présidentielle : "Pour répondre aux attentes des nombreux militants et sympathisants UDF qui ne se reconnaissent pas dans la démarche de François Bayrou et de son Mouvement démocrate, nous avons décidé de lancer un nouveau parti politique", a déclaré le député de la Côte-d'Or, François Sauvadet Les ex-amis de François Bayrou se persuadent qu'il ne leur a pas laissé d'autre choix que de se séparer de lui !!! En fait, plus concrètement, il s’agit tout simplement de députés UDF soucieux dès l’élection du Président, de rentrer dans les petits papiers de Sarkozy, ou plus prosaïquement d'assurer leur réélection dans des terres souvent conservatrices Ce parti présenterait 84 candidats aux législatives avec pour objectif de pouvoir créer un Groupe (20 députés au minimum) à la future Assemblé Nationale. Candidats déjà enregistrés sous une autre étiquette puisque les déclarations de candidature sont closes... ce qui augure de tous les cas de figure, même les plus ubuesques ! En effet, il y a trois catégories de candidats : - La première est constituée du groupe de l’avant et de l'entre-deux tours élus en 2002 sous le label UDF ou avec son soutien - La deuxième catégorie : les UDF sarkozystes qui ne sont pas sortants, mais que l'UMP dispense aussi de primaire, pour des raisons liées au contexte local. - La troisième catégorie des candidats du Nouveau Centre, ceux présentés pour des raisons financières, Par ailleurs, première, deuxième, troisième génération : tous les centristes ralliés à Nicolas Sarkozy ne partiront pas sous la même bannière aux législatives... - Ceux de 2002, tels Philippe Douste-Blazy ou Pierre Méhaignerie, restent UMP. - Les convertis de l'entre-deux tours, avec ceux de leurs collègues qui ont pris le risque de soutenir le candidat de l'UMP avant le premier tour de la présidentielle en tant que Nouveau Centre. Les dirigeants de l'UMP sont prêts à faire le maximum pour que cette nouvelle formation aide à réduire le "Modem" à sa plus simple expression parlementaire. Tout candidat bayrouiste a contre lui un candidat UMP. Alors que bien entendu les centristes ralliés n'ont pas de rivaux UMP... et pour ceux de l’entre deux tour, ils bénéficient aussi du soutien de l’UDF-MD puisqu’ayant soutenu François Bayrou au 1er tour !!! François Bayrou indéniablement gène en réaffirmant "l'indépendance" de son Mouvement Démocrate, en réaffirmant que les citoyens doivent avoir "des avocats à la tribune, et pas seulement des béni-oui-oui qui vont ratifier une décision prise ailleurs", plaidant pour un "contre-pouvoir" face au président de la République, qui a "tous les pouvoirs entre les mains". C’est l’Homme à éliminer, contre qui tous les coups sont permis, même les plus bas ! Mais que va comprendre l’électeur dans ce galimatias ? Un exemple : dans les Hauts-de-Seine comme dans d'autres départements, la troisième catégorie des candidats du Nouveau Centre, ceux présentés pour des raisons financières, ne va pas simplifier les choses. Le cas de la circonscription de Boulogne est à cet égard exemplaire. Le favori est Pierre-Christophe Baguet, ex-UDF, membre du Nouveau Centre mais dont la candidature est soutenue par l'UMP, puisque son ralliement à Nicolas Sarkozy remonte à 2006. Il a accepté d'affronter en primaire la belle-soeur de Françoise de Panafieu, Ségolène Missoffe, qui se présente sous les couleurs du Nouveau Centre sans avoir aucune chance d'être élue, « mais qui peut prendre des voix à Dorothée Pineau, candidate MoDem, donc bayrouiste, qui se prévaut du soutien du sarkozyste Morin », d'après Baguet. Il voit une « complémentarité » entre sa candidature et celle de Ségolène Missoffe. L'électeur risque, lui, de ne rien y voir du tout. (Le Figaro) Au moment où les français recommençaient à s’intéresser à la politique, à souhaiter l’ouverture, à désirer une troisième voie au centre, on sème volontairement la confusion. UDF, MoDem, centre Sarkosyste, PSLE, Nouveau Centre, PRG... comment le citoyen lambda qui n’est pas nécessairement accro de politique et ne dispose pas d’une revue de presse quotidienne va-t-il pouvoir s’y retrouver ? Ces « embrouilles » ont pour but final de faire perdre toute crédibilité à la notion de CENTRE, de la dévaloriser et amener l’électeur à retrouver le vieux réflexe Droite/Gauche si confortable pour les politiques !