"A la consigne, je préfère répondre à ma conscience." (Victor Hugo)

Dans un monde aseptisé, randomisé où l’on aime ranger les personnes dans des boîtes avec de jolies sacrosaintes étiquettes, où l’on doit rester « politiquement correct » par rapport aux dites étiquettes, en ce qui me concerne, je continuerai à revendiquer la LIBERTE de PAROLE qui, est pour moi, l’expression même de la DEMOCRATIE.

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Les candidats de l'UNION des CENTRISTES TARNAIS

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lundi 16 avril 2007

Législatives : lettre à François Bayrou

Graulhet le 25 février 2007

Monsieur le Président de l’UDF (...et très bientôt de la France)

Je me permets de m’adresser à vous en toute confiance pour vous soumettre une situation déstabilisante... pour moi et pour l’image de l’UDF.

En 2004 lors des régionales, j’ai eu l’honneur en tant que Maire de la ville et candidate de vous recevoir à Graulhet dans le Tarn pour le lancement de la campagne en Midi Pyrénées.

En novembre 2003 j’avais rencontré à Puylaurens Michel Valdiguié, alors tête de liste pour la région et actuellement président du groupe UDF.

M. Valdiguié, avait pris au nom de l’UDF l’engagement que j’aurais l’investiture de ce parti pour la 2ème circonscription aux législatives de 2007. Ce, en contre partie de ma présence en position non éligible (en tant qu’apparentée) sur la liste. Cet engagement a été pris publiquement, en présence entre autres du Président départemental Henri Géraud, du député Philippe Folliot, de mon 1er adjoint....

Vous vivez vous-même dans un village et êtes donc à même de comprendre l’impact qu’à eu cette annonce, et bien que j’ai demandé la confidentialité l’information s’est répandue.

Par honnêteté morale et choix personnel, j’ai ensuite souhaité adhérer à l’UDF ce que je ne regrette en aucune manière : j’ai vécu des moments politiques forts comme le congrès de Lyon.

Au début de la préparation des législatives 2007, sereinement je ne me suis pas posée de questions, d’autant qu’Henri Géraud m’avait fait demander par le délégué départemental en janvier si je ne verrais pas d’inconvénient à me présenter contre la candidate UMP que j’avais soutenue en 2002. Ma réponse avait été que j’y étais préparée, puisque c’était prévu depuis 2003 !

Le 20 janvier à la sortie d’une réunion, Philippe Folliot m’a interpellée pour me dire « ....il y a un problème : il y a une forte probabilité que pour motif régional on soit obligé de mettre un homme sur la 2ème circonscription » et est parti en me lançant, « c’est Paris qui décide de toute façon, c’est pas nous, mais 1ère ou suppléante, tu y seras.... On en reparlera ». L’échange n’a duré que quelques secondes.

Cela m'a étonnée puisque qu’il y a quatre circonscriptions dans le Tarn et que je savais que lui-même se représentait sur la 4ème et que nous soutenions la candidature de Frédéric Esquevin "en tant qu’apparenté" sur la 1ère.... Mais comme il avait terminé son monologue par "... de toute façon on en reparlera et c'est Paris qui décide" (!!!), j'étais donc dans l'attente d'une rencontre pour en reparler plus sérieusement ; confiante en tout état de cause quant à la décision des états majors parisiens du fait des engagements antérieurs.

J’ai d’ailleurs été convoquée par votre équipe de campagne à Toulouse le samedi 27 janvier, l’après midi dans le cadre de la préparation aux législatives.

Et j’apprends « par la bande » que le 1er février, une conseillère municipale d’Albi avait été présentée comme ayant l’investiture UDF pour la 2ème circonscription. Je précise qu’à ce jour, je n’ai eu aucune explication cohérente quand à cette situation, si ce n’est qu’Albi est la 1ère ville du Tarn et que Graulhet n’est pas sur un grand axe...

Si on les écarte systématiquement de tout, les zones excentrées dépériront de plus en plus, il y aura deux France : celle des villes qui connaitra un développement régulier et une France rurale qui s’appauvrira davantage. Dans l’esprit qui tend, dans notre département, à favoriser l’axe Albi-Gaillac (en développement économique fort), par rapport à Graulhet on creuse encore plus l’écart. Certes, depuis 1996, je me suis battue pour le développement de la piste de l’aérodrome de Graulhet, y voyant un potentiel désenclavement et cette zone commence à connaître une expansion économique. Certes, je me suis aussi battue pour que le siège de l’intercommunalité soit entre Gaillac et Graulhet, en zone rurale et non sur l’autoroute comme prévu initialement (mais cela ne compense pas les dommages économiques induits par un mauvais choix de tracé autoroutier pour ma ville). Enfin, dans cette logique qui tend à privilégier systématiquement les grandes villes, ni vous-même, ni Ph. Folliot n’auriez été élus à l’Assemblée Nationale!

Baser, donc, le choix d’un candidat sur sa position géographique ne peut se justifier auprès des citoyens concernés (la 2ème circonscription est essentiellement rurale). Je vous laisse juge, Monsieur le Président, de ma stupéfaction et de la situation humiliante et délicate où je me trouve vis-à-vis des graulhétois.

J’ai assumé la tête haute en peu de temps un certain nombre de « coups de la vie » grâce à quoi je garde la confiance et le respect des graulhétois. [...]

Enfin et surtout, plus fondamentalement que les problèmes géographiques et personnels, reste l’interrogation sur la valeur que mon parti accorde à la parole donnée, aux engagements pris. C’est cela qui sera sans doute le plus difficile à gérer pour moi.

Je ne vous « cirerais pas les chaussures », ce n’est pas dans mon caractère et je suppose que d’autres savent très bien le faire, mais ma disponibilité m’a permis de suivre un certain nombre de vos réunions, de suivre votre parcours.

Je pense sincèrement que vous avez la carrure et la compétence d’un grand chef d’état. J’ai été sensible, à votre franchise, à votre honnêteté et à votre « humanité » et je pense que beaucoup de français sont dans ce cas. Vous ne promettez pas plus de beurre que de pain et donnez l’impression qu’une fois élu, vous aurez à cœur de respecter vos engagements (vous les signez même!)

C’est pourquoi je me suis permise, bien que vous sachant extrêmement pris par la campagne présidentielle, de vous soumettre ce problème qui dépasse le cas de ma modeste personne, mais touche au respect des engagements et à la crédibilité de l’UDF, donc du parti que vous représentez.

Je n’ai pas de petit tracteur à joindre à ma lettre, je me contenterais donc d’une photo souvenir...

Ayant conscience d’avoir abusé de votre temps, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président l'expression de mes salutations respectueuses ainsi que de mon fidèle et sincère soutien.

La France a besoin de vous !

Françoise Rodet

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