A l'instigation de Jean Arthuis, certains élus et militants, anciens membres de UDF, se sont progressivement opposés à l'intégration de ce parti au MoDem. Sceptiques sur sa création, présents à son congrès fondateur de Villepinte le 30 novembre 2007, les futurs membres de l'organisation se sont nettement désolidarisés de la gouvernance et de la stratégie de François Bayrou notamment à la suite des élections municipales et cantonales de mars 2008.
L'Appel du 21 mai 2008
Faute de pouvoir faire évoluer l'UDF-MoDem de l'intérieur, Jean Arthuis et Thierry Cornillet (député européen MoDem qui a rejoint depuis le Parti radical) ont lancé le 21 mai 2008 un appel « Rassembler les centristes » signé par 17 sénateurs membres du groupe Union centriste-UDF (Nicolas About (MoDem), Jean Arthuis, Claude Biwer (Nouveau Centre), Jean Boyer (Nouveau Centre), Marcel Deneux, Yves Détraigne (MoDem), Muguette Dini, Françoise Férat (MoDem), Christian Gaudin, Adrien Giraud (MoDem), Joseph Kergueris, Jean-Claude Merceron, Catherine Morin-Desailly (Nouveau Centre), Philippe Nogrix (ancien sénateur), Anne-Marie Payet, André Vallet (ancien sénateur), François Zocchetto ; Michel Mercier, président du groupe Union centriste au Sénat, trésorier national du MoDem.) , un député (Thierry Benoit) et quatre eurodéputés centristes (Thierry Cornillet (ex-MoDem, Parti radical) ; Jean-Marie Cavada, Claire Gibault, Janelly Fourtou (ACDE-Avenir démocrate).
«Centristes de cœur et de conviction, attachés aux valeurs humanistes, sociales, libérales et européennes, nous avons l’ambition de rassembler les membres de notre famille politique aujourd’hui éclatée. Nous militons pour un Centre indépendant, suffisamment fort pour nouer et assumer ses alliances dans la clarté, en accord avec notre vision du monde en devenir et de la place faite à chaque homme dans notre projet de société.
Nos racines sont diverses : héritiers de la démocratie chrétienne pour les uns, issus du radicalisme et de la pensée libérale pour les autres, animés par un esprit de tolérance et d’engagement bénévole pour nombre d’acteurs locaux restés en marge des partis traditionnels. Nous avions fait de l’UDF notre maison commune et notre référence identitaire dans le paysage politique français. Nous savons que notre attente de destin politique collectif est largement partagée. L’heure est venue de nous ré-identifier au travers d’une vision, d’un projet et de propositions crédibles, cohérentes et responsables. Sans attendre les échéances électorales prochaines, nous revendiquons un devoir d’action et d’efficacité au service de la France et des Français.(...)
Dans un premier temps, il s’agit de constituer une plate-forme de réflexions et de propositions d’actions à conduire, tant au plan national que local. Il s’agit aussi, bien sûr, d’inscrire notre démarche en pleine harmonie avec la construction de l’Europe. L’essentiel est de nous retrouver, de nous organiser en fixant les grandes lignes d’une gouvernance mobilisatrice. Nous voulons jeter les bases d’un rassemblement, dont la forme reste à définir, et où tous les centristes trouveront leur place. » Extrait de l'appel « Rassembler les centristes » - 21 mai 2008 -
À la suite de cet appel, est organisée une réunion publique au Sénat le 29 juin 2008 qui a marqué le lancement officiel de l'organisation.
Le Bureau Exécutif
Le 31 janvier 2009, le bureau exécutif de Rassembler les centristes est élu à l'unanimité par le conseil d'administration.
- Président : Jean Arthuis ;
- Vice-présidente déléguée : Muguette Dini ;
- Vice-président chargé des relations avec les formations politiques : Thierry Benoit ;
- Vice-président chargé des relations avec les associations départementales et régionales : Raynald Dutot;
- Vice-président chargé de la communication : Laurence Duboys Fresney ;
- Vice-président chargé du projet et des études : Edmond Kameni ;
- Secrétaire général : Thierry Cornillet ;
- Trésorier : Philippe Grisy ;
- Trésorier adjoint : Jean-Yves Bocher.
Le financement
Question "gros sous", les avoirs de l'UDF sont gérés de manière transitoire (3 ans après le congrès de Villepinte) par un collège où François Bayrou détient la majorité (???). Jean Arthuis a clairement énoncé sur le site Rassembler les centristes que « François Bayrou s’est engagé à nous reverser la moitié de nos dotations pour faire vivre notre mouvement », mais Michel Mercier, alors trésorier de l'UDF et du MoDem s'est mis en congé de ce parti et a donc quitté ses fonctions...
L'évolution
N'étant pas constitué juridiquement en parti politique, ses membres pouvaient continuer à adhérer au parti politique de leur choix. Un Congrès fondateur en tant que parti politique s'est tenu le 27 juin 2008 : Alliance Centriste a été créée et la question va toutefois désormais se poser.
Quelle sera la position du Mouvement Démocrate vis à vis de ce nouveau parti centriste ? L'intelligence, à mon sens, serait pour le MoDem affaibli de ne pas crier "haro sur le baudet". En effet, ce parti, pour diverses raisons reste stable autour de 8%, ce qui constitue un progrès par rapport aux présidentielles de 2002 mais est extrêmement limite pour avoir des élus, nous le voyons bien scrutin après scrutin. On ne le redira jamais assez, un parti, pour exister a besoin d'élus... et un petit parti, pour avoir des élus doit faire des alliances compréhensibles par l'électorat. N'est-ce pas vers une famille de pensée que les alliances sont les plus logiques ?
8 commentaires:
Ce nouveau parti n'a aucun avenir car il ne fait que récréer la vieille UDF qui avait fait son temps au moment de la présidentielle de 2007. Et toute démarche visant à cela est vouée à l'échec et est une pure perte de temps. Regardez ce qu'estle Nouveau Centre qui suit aussi cette ligne : un parti fantôme et en voie de disparition (Sarkozy veut les intégrer à une grande fédération UMP). Et ce nouveau parti finira pareil car il y a un vice originel dans la démarche.
Une famille politique doit évoluer et regarder vers l'avenir, non pas essayer de revenir en arrière. Et l'avenir de la famille centriste, à laquelle j'appartiens, est l'émergence d'une formation démocrate ouverte à des sensibilités non centristes, ce que François Bayrou fait avec le MoDem et ce pour quoi j'ai voté en votant pour lui à la présidentielle. Et cette voie qu'il suit avec le MoDem est la seule voie d'avenir pour la famille centriste et les erreurs commises et échecs qu'on a pu connaître aux municipales ou même aux européennes ne remettent absolument le choix de suivre ce chemin.
Donc en ce qui me concerne, c'est ce chemin que je vais continuer à suivre et de toutes façons le retour à la vieille UDF ne m'intéresse pas du tout.
Ce nouveau parti n'a aucun avenir car il ne fait que récréer la vieille UDF qui avait fait son temps au moment de la présidentielle de 2007. Et toute démarche visant à cela est vouée à l'échec et est une pure perte de temps. Regardez ce qu'estle Nouveau Centre qui suit aussi cette ligne : un parti fantôme et en voie de disparition (Sarkozy veut les intégrer à une grande fédération UMP). Et ce nouveau parti finira pareil car il y a un vice originel dans la démarche.
Une famille politique doit évoluer et regarder vers l'avenir, non pas essayer de revenir en arrière. Et l'avenir de la famille centriste, à laquelle j'appartiens, est l'émergence d'une formation démocrate ouverte à des sensibilités non centristes, ce que François Bayrou fait avec le MoDem et ce pour quoi j'ai voté en votant pour lui à la présidentielle. Et cette voie qu'il suit avec le MoDem est la seule voie d'avenir pour la famille centriste et les erreurs commises et échecs qu'on a pu connaître aux municipales ou même aux européennes ne remettent absolument le choix de suivre ce chemin.
Donc en ce qui me concerne, c'est ce chemin que je vais continuer à suivre et de toutes façons le retour à la vieille UDF ne m'intéresse pas du tout.
Bonjour "libre",
votre message est un peu contradictoire et symbolique de ce parti : "la famille centriste, à laquelle j'appartiens, est l'émergence d'une formation démocrate ouverte à des sensibilités non centristes" écrivez-vous,mais plus loin je lis, évoquant la personne de F. Bayrou "cette voie qu'il suit avec le MoDem est la seule voie d'avenir pour la famille centriste"
"Etre ou ne pas être centriste" est l'éternelle interrogation du MD.
Interrogation à laquelle il faudra répondre si l'on veut ne plus entendre l'éternel refrain "au MoDem, ils ne savent pas où ils campent", le dernier exemple : la liste "PS-PC-MoDem" pour les municipales partielles de Hénin-Beaumont !!!
Un pas à droite, deux pas à gauche, sur un air de valse chaloupée...
La 1ère question fondamentale afférent à cet article n'est pas ce qu'en pensent anonymement "Libre" ou à visage découvert Françoise Rodet-Descomps, mais que fera le MD ???
La seconde est celle-ci : les têtes pensantes parisiennes finiront-elle par s'interroger sur ce qui fait partir tous les élus de ce parti ???
Car là, ça devient peau de chagrin, ce ne sont pas les quelques élus municipaux, d'opposition (car ayant été battus !)pour le plus grand nombre qui compenseront tout ces départs.Un parti sans élus est malheureusement un parti sans futur !
Ces 2 questions me semblent fondamentales.
Re-bonsoir "libre", je viens de recevoir la 3ème édition à l'identique des 2 précédents messages, je ne le publie donc pas.
@ Françoise Rodet-Descomps
Tout d'abord désolé pour le multipost. C'est involontaire de ma part.
Pour le reste, le MoDem n'est pas un parti centriste comme l'était l'UDF mais un parti démocrate. Un parti qui rassemble des personnes d'origine diverses, dont des centristes, et se situe résolument au-dessus des postionnements droite et gauche. Cette incarnation de ce qu'on appelle le centre est ce que j'ai toujours voulu et donc ce dans quoi je me reconnais pleinement. Et c'est ce que François Bayrou a défendu pendant la campagne présidentielle et ses amis, qui l'ont quitté depuis pour les raisons que tout le monde sait et qui sont dans certains cas compréhensibles même si ce n'est pas très glorieux, avec lui. Que je sache, personne ne les a forcé à le suivre dans cette voie. Et s'ils n'y croyaient pas, pourquoi l'ont-ils suivi ?
En tout cas, moi j'y crois. Et je considère que c'est la vocation de la grande famille centriste de rassembler large au-delà des clivages partisans et au-delà de la famille centriste. Et n'étant pas par définition à droite ou à gauche, elle est la famille politique la plus à même de réaliser ce rassemblement. C'est aussi la seule voie possible pour qu'elle puisse exister par elle-même. Mais elle ne peut le faire qu'en étant totalement indépendante des 2 grands partis. Se ranger d'un bord ou de l'autre comme l'a fait le Nouveau Centre ou faire un centre indépendant mi-chèvre, mi-choux comme M. Arthuis, revenir à la vieille UDF, c'est se condamner à disparaître.
Car les familles politiques doivent évoluer et, si elles n'évoluent pas, elles meurent. Voyez par exemple dans quel état se trouve le PS, qui n'a pas évolué (il se croit encore en 1981 à la glorieuse époque de François Mitterrand).
Mais vous savez sans doute aussi bien que moi que le système politique actuel à tendance bipolaire est hostile à l'existence d'une 3e force centrale indépendante. Le prix de cette indépendance est le petit nombre d'élus avec lequel le MoDem se retrouve et les abandons en rase campagne dont il a été victime depuis 2007. Mais qu'est-ce qui est le plus important ? Les idées ou les sièges ? Pour moi, ce sont les idées.
Et à défaut d'un grand nombre d'élus, le MoDem dispose d'un grand nombre de militants, dont moi, et surtout d'un leader incontestable et candidat naturel à l'élection présidentielle (et malgré le gadin pris aux européennes, il n'est pas grillé pour 2012). Et dans le système politique actuel centré autour de l'élection présidentielle, c'est bien plus important que le nombre d'élus (cf. aussi PS).
Je vous cite :"Mais qu'est-ce qui est le plus important ? Les idées ou les sièges ? Pour moi, ce sont les idées."
Certes, il est besion d'idées. Mais des idées sans élus, c'est de la philosophie, pas de la potitique !
Bonne journée à vous.
Et il est encore plus important de faire passer ses idées avant son siège. Voyez nos "amis" du Nouveau Centre qui ont fait passer leur siège avant leurs idées : ils sont inexistants. Et pourtant ils ont 8 fois plus de députés que le MoDem, qui existe, lui.
Par ailleurs, j'ai adhéré au MoDem pour des idées et un projet et non pas pour un nombre donné de sièges ou des scores aux élections. Et si on réussit à faire triompher les idées et le projet (et ça passe par l'élection présidentielle), les sièges suivront.
Ce chemin doit aboutir selon moi à l'émergence d'une grande formation démocrate. Et je suis convaincu qu'il y aura un jour en France un grand parti démocrate. Ceci est l'avenir. Les partis centristes, quelque soit le nom qu'on leur donne, appartiennent au passé. Un passé que l'on doit assumer car il fait parti de notre héritage mais vers lequel il est illusoire de vouloir revenir.
Alors chacun est libre de ses choix et, si vous préférez refaire la vieille UDF, je n'y vois aucun inconvénient. Sachez seulement que ce sera sans moi.
Cordialement.
Bonjour Libre,
... mais le "projet" a été et reste un excellent document qui tente d'être généraliste malgré que plusieurs sujets fondamentaux y soient absent ou inconsistants (agriculture,santé entre autres...) Mais nul ne peut être universel et ce document a le mérite d'exister. Cela, je ne le nie pas. Malheureusement sans élus et donc "sans pouvoir" il reste abstrait. Avoir des idées c'est bien, se donner les moyens de les faire passer c'est mieux !
Par contre je déplore que les idées actuelles se situent plus dans un dénigrement stérile car sans contre propositions solides.
Bien entendu, il y aura un jour en France un grand parti "Démocrate" parce que c'est dans l'air du temps !
Ce ne peut être qu'un parti d'ouverture regroupant +/- ce que nous appelons actuellement le centre-droit, le MD et le centre-gauche. Ce ne sera sûrement pas un parti ayant une vocation d'isolement.
Mais la France manichéenne sera sans doute très longtemps rétive à l'abandon du sacro saint bipartisme. Autant vous que moi, sommes-nous capables de décrire le monde politique sans utiliser les mots "droite", "gauche" ou centre ?
Bon courage
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