Intégralité de la déclaration faite lundi par Dominique de Villepin avant l'ouverture du procès Clearstream devant le tribunal correctionnel de Paris :
" Nous sommes aujourd'hui le 21 septembre. C'est le jour anniversaire de la République française. C'est aussi le jour dédié par les Nations unies à la paix dans le monde. J'espère que l'exigence de justice sera au rendez-vous.
Je suis ici par la volonté d'un homme, je suis ici par l'acharnement d'un homme, Nicolas Sarkozy, qui est aussi président de la République française. J'en sortirai libre et blanchi au nom du peuple français. Certains voudraient croire qu'il n'y a pas dans notre pays de procès politique, je veux le croire aussi, et pourtant nous sommes ici en 2009 et nous sommes en France.
Je veux redire que mon combat n'est pas un combat personnel, c'est le combat de toutes celles et tous ceux qui se battent contre l'injustice, c'est le combat de toutes celles et tous ceux qui sont victimes de l'abus de pouvoir. La justice est un bien précieux mais c'est aussi un bien fragile qui demande l'engagement de tous. Je sais que la vérité triomphera. Je vous remercie. "
Un ancien Premier ministre sur le banc des prévenus face à un chef de l'État partie civile ! Du fait même de son statut juridique particulier le Président de la République est protégé et intouchable durant son mandat. ll semblerait logique que ne pouvant être "poursuivi", il ne puisse "poursuivre". Ce, d'autant que, d’après la Constitution, le président de la République joue un rôle éminent en matière de justice. Il est le garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire (art. 64). Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), qu’il préside, l’assiste dans cette fonction. C’est un organe de nomination et de discipline des magistrats judiciaires. [...] Concernant la nomination des magistrats, le CSM voit son rôle renforcé pour les magistrats du siège et dispose d’un pouvoir de proposition pour les candidats aux postes les plus élevés. Pour tous les autres postes, les propositions sont faites par le garde des Sceaux, le CSM pouvant, en donnant un avis dit non conforme, bloquer la nomination. Pour les magistrats du parquet, le CSM n’émet que des avis simples, le chef de l’État conservant un grand pouvoir de nomination.(sources : Vie Publique, site officiel de l'administration française.)
Il apparait incontournable que le Président de la République se tienne en dehors de l'affaire Clearstream et ce tant qu'il sera chef de l'État, faute de quoi, on serait amené à penser qu'il s'agit vraiment d'un procès politique !